A titre posthume ou en costume ?
Que ne ferions nous pas pour nos artistes à titre posthume ?
Foule immense à l'aéroport pour attendre la dépouille mortelle.
Forte mobilisation à IVOSEP pour la levée de corps. Sous le soleil ou la pluie.
Respectant strictement leur dernière volonté: tout le monde vêtu de blanc, de noir, de rouge... ni fleurs ni couronnes.
Des tee-shirt à l'effigie du défunt s'arrachent comme des gboflotos (le pain coute cher maintenant).
On casse la tirelire pour participer à la fête, pardon, aux obsèques.
Cris, pleures et grincements de dents. Hommages et témoignages.
Cotisation et souvent même téléthon pour « soutien à la famille ».
A titre posthume nos artistes bénéficient de la meilleure promo et de leurs plus grands spectacles.
Les espaces de pubs radio / télé / presse écrite les plus prestigieux leurs sont offerts gratuitement. Toutes les "une" des magazines à grand tirage aussi.
Sans oublier la belle couronne et l’enveloppe du ministère de tutelle.
Ils ont ainsi droit à leur plus gros cachet, à titre posthume.
Et pourtant, véritable galère de leur vivant.
Dans de belles voitures ou en costume ils sont traité de pédé, de dealer… A titre posthume ils sont honorés, décorés, leur image restaurée.
De quoi vivent-ils véritablement après que la piraterie leur arrache le fruit de toutes leurs nuits blanches dans les studios, sur les planches ou dans leurs ateliers ?
Dans le silence complice de ceux à qui leurs œuvres sont destinées, ils perdent espoir et souvent abandonnent parce que dure de ne pas bénéficier de leurs revenus.
On prend à peine le temps de les écouter, de découvrir leurs œuvres. On grave un point c'est tout.
On apprécie souvent mais on grave quand même, en vrac.
Aucune cérémonie prestigieuse de remise de trophée, aucun grand festival de renom non plus, dans un pays dit plaque tournante de la musique africaine. il ne restent plus que les TOP d'OR ou encore le MASA, mais aucune véritable cérémonie à l'instar des EBONY, KORA ou autre pour célébrer et récompenser nos artistes.
Comment comprendre qu’un musicien puisse difficilement vendre 10.000 albums, quand près de 50.000 personnes se mobilisent pendant toute la durée de ses obsèques ?
Par l’achat d’un CD original, d’un ticket de concert ou de spectacle, soutenons ceux de nos artistes qui font de gros efforts pour produire des œuvres de qualité. Ces derniers, en costume, mérite toute notre attention. Ce sera trop tard à titre posthume. en échange de toutes les sensations que leurs oeuvres nous procurent, inversons la tendance svp.
Artiste YAKO !!!
à joelle c